Genève (1559-1561)

Viret arriva à Genève en mars 1559, et y collabora avec Calvin durant deux ans et demi. Il y trouva une Église puissante, avec une discipline bien établie : le fleuron de la Réformation. Pour la première fois, il put prêcher, écrire et vivre dans la sérénité.

Malheureusement, sa santé semble s’être dégradée et surtout durant l’hiver 1560-1561. En avril 1561, son état fut tel qu’il en vint même à dicter son testament. Si bien qu’en septembre, ses médecins lui recommandèrent un climat mieux adapté : le sud de la France.

Etait-ce là la vraie raison de son départ ? On pourrait en douter en voyant la soudaine vigueur avec laquelle il entreprendra son travail en France. Ne supportait-il plus de travailler dans l’ombre de Calvin et de Bèze ? Ou faut-il voir dans son “département soudain” que relève Jean Morély, l’aboutissement d’un conflit larvé avec Calvin ?

Les conjectures ne manque pas. Par contre, un examen attentif des écrits de Viret et de sa correspondance montrent que Viret est réellement malade au moment de partir, et que par ailleurs il semble bien qu’on lui ait confié de faire une tournée ecclésiastique dans le Sud de la France (cette question sera abordée dans notre prochaine publication L’activité littéraire du réformateur Pierre Viret mise en lumière).

Quels qu’en soient les motifs réels, Viret quitte Genève et se rend là où son cœur l’appelle depuis longtemps déjà. Un pays où la situation de ses coreligionnaires continue à le pré- occuper :


Mais le peuple papiste fait encore pis aujourd’hui envers les pauvres fidèles, que ces Païens desquels je viens de parler, et notamment en la ville de Paris, qui en a été de notre temps, la ville la plus meurtrière.



Texte tiré de  D-A. Troilo, Pierre Viret et l’anabaptisme  éléments sous droits d’auteur.