2. Édification

vendredi, 17 août 2012 18:27

L’édification du peuple de Dieu passe par l’enseignement systématique d’un certain nombre d’éléments.

Viret a enseigné à l’Académie de Lausanne de 1537 à 1546. Le témoignage de ses débuts comme enseignant et polémiste se retrouve dans son premier essai théologique, 1542 De la difference (voir plus bas §3). Il y aborde de nombreux thèmes qui seront retravaillés par la suite pour donner naissance à plusieurs traités : 1551 De la source, 1551 De la nature, 1554 Des actes et 1556 Du vray usage salutation.

Dès les débuts de la Réformation en terre romande, les Bernois prévoient d’établir un catéchisme ou instruction chrétienne faisant référence aux textes bibliques et d’apporter un enseignement systématique sur les piliers de la foi chrétienne que sont le Symbole des Apôtres, l’Oraison dominicale et le Décalogue. Ce n’est donc pas un hasard de voir Viret commencer par prêcher et publier sur ces trois écrits.

Viret prêchait aux services religieux des jours ouvrables sur un livre biblique, le commentant, comme les autres réformateurs, péricope après péricope, voire verset après verset. Le dimanche, il traitait successivement des articles du Symbole des Apôtres, de l’Oraison dominicale et du Décalogue. Ce qui donna naissance à une véritable somme de théologie pratique de plusieurs centaines de pages. Mais au moment de mettre sa prédication par écrit, Viret constate que le style oral ne convient pas. C’est ainsi que, dès 1544, Viret utilise la forme du dialogue. Ce style est particulièrement adapté à ses lecteurs. Sans compter que du même coup, cela lui permet de garder les plus belles envolées lyriques de ses sermons.

Plus tard, il synthétisera sa pensée, ce qui donnera naissance à la trilogie Catéchisme, Sommaire et Brief sommaire (voir plus bas §7)On peut d’ailleurs se demander pourquoi Viret se lance dans cette dernière entreprise entre 1558 et 1559, alors que de nombreux catéchismes et sommaires existaient déjà. C’est qu’à son avis, les traités existants étaient dans un langage difficilement accessible au peuple commun. Dès 1556, Viret rassemblera ses principaux écrits didactiques dans les éditions successives de l’Instruction chrestienne (voir plus bas §8).

• 1542 De la difference = [Pierre Viret], De la difference qui est entre les superstitions et idolatries des anciens ([Genève] : [Jean Girard], 1542), in-8°, [232] ff.

1544 Exposition familiere Symbole = Pierre Viret, Exposition familiere sur le symbole des Apostres (Genève : Jean Girard, 1544), in-8°, 230, [2 bl.] pp. Légèrement augmenté en 1546 : 267, [5 bl.] pp. Il s’agit d’un commentaire point par point du Symbole des Apôtres. Traduction anglaise de l’édition de 1544 : A verie familiare & fruiteful exposition of the .xii. Articles of the christian faieth ((Londres) : (John Day et William Seres), [1548]), in-8°, [115, 1 bl.] ff. La version française a ensuite connu de nombreuses autres éditions. En 1550 : Pas d’exemplaire connu. Edition revue en 1552, imprimée chez Crespin : In-16°, [304] (numérotées 1-288, 283-298) pp. La même année chez Girard, édition revue et augmentée : Petit in-8°, [303] (numérotées [1]-189, 200-201, 201-312), [1 bl., 14, 2 bl.] pp. Cette édition sera largement augmentée et publiée dans 1556 Instruction, suivi la même année d’une édition isolée : [7, 1 bl.], 336, [12] ff. Les invendus de cette édition sont remis en circulation en 1557 avec une nouvelle pièce liminaire : [4], 336, [12] ff. Le texte sera revu et se retrouvera dans 1559 Instruction. Une refonte totale de l’œuvre, avec reprise de la première partie de 1560, sera proposée dans 1564 Exposition doctrine (voir plus bas §8).

1548 Exposition familiere oraison = Pierre Viret, Exposition familiere de l’oraison de nostre Seigneur Jesus Christ (Genève : Jean Girard, 1548), in-8°, 615, [1 bl.] pp. Il s’agit d’un commentaire phrase par phrase de l’Oraison dominicale. C’est l’occasion pour Viret de toucher à toutes les grandes préoccupations de ses contemporains : religieuses, morales, politiques, etc. Réédité en 1551 : 632 pp. Texte revu et augmenté, intégré dans 1556 Instruction. Réédition du texte de 1556 : Exposition de l’oraison de nostre Seigneur Jesus Christ, De nouveau reveuë & augmentée en plusieurs lieux ([Genève] : Étienne Anastase, 1558), in-8°, 676 pp. Repris dans 1559 Instruction. Le dialogue 10 sera imprimé à part à Lyon et Orléans : 1564 De l’Institution (voir plus bas §8). Traduction anglaise de l’édition de 1548 : A faithfull and familiar exposition upon the prayer of our Lorde Jesus Christ (Londres : H. Middleton pour R. Sergier, 1582), in-4°, [6 ou 8], [192] (num. 5-196), [5, 1bl.] ff.

1549 Exp. commandemens = Pierre Viret, Exposition sur les commandemens de la Loy ([Genève ?] : [Jean Girard ?], [1549]), pas d’exemplaire connu. Refonte de l’édition de 1549 : Exposition familiere sur les dix Commandemens de la Loy (Genève : Jean Girard, 1554), in-8°, [40], 632, [24] pp. Il s’agit d’un commentaire très approfondi du Décalogue. Texte revu et augmenté, intégré dans 1556 Instruction. Repris dans 1559 Instruction. Texte revu et augmenté dans 1564 Instruction. Traduction néerlandaise manuscrite des neuf premiers dialogues : Gemeyne Wtlegghinghe op de X. geboden der wet, Gemaeckt in forme van dialoguen [1568 ?], in-2°, [171] ff. Traduction anglaise de 1564 Instruction : 1573 A Christian Instruction (voir plus bas §8).

1556 Instruction = Pierre Viret, Instruction Chrestienne & somme generale de la doctrine comprinse és Sainctes Escritures (Genève : Conrad Badius, 1556), in-2°, [4], 333, [11] ff. Comporte Du devoir, Exposition familiere dixExposition familiere symbole et Exposition familiere oraison. Réimprimé en 1559 chez Etienne Anastase : In-8°, 1203, [34, 1 bl.] pp.